L’exigence des humains envers les chiens

C’est un sujet auquel je suis confronté régulièrement dans mon métier. L’exigence.

La démarche de faire appel à un professionnel pour l’éducation de son chien est très bien. Cependant, cette dernière passe aussi par la remise en question de l’humain et de son investissement. Cela demande de la patience et de la rigueur.

Il va falloir bousculer certaines habitudes, sortir de sa zone de confort, se gérer émotionnellement, se remettre en question .. L’éducation de son chien, ça implique beaucoup plus que lui demander quelque chose à laquelle il répondra sans broncher

J’ai déjà eu à faire à des gens qui me sollicite pour une problématique ciblée. Le protocole de rééducation n’est pas le plus important à leur yeux, c’est en combien de séances cela sera régler.

Les attentes sont énormes. En quelques séances, le chien doit savoir marcher laisse détendue, revenir au rappel, ne rien manger en exterieur,..

Il doit être gentil avec tous ses congénères, sans aboyer dessus, sans grogner, sans japper, jouer doucement..

Arrêter de mordiller lorsqu’il est chiot, être propre en quelques jours..

Que après quelques séances, le chien qui ne revient toujours pas lorsqu’il joue avec ses congénères, est un chien têtu qui n’écoute que quand il veut.

L’humain accepte difficilement la marge d’erreur que peut avoir un chien, et il faut que tout soit parfait tout de suite.

Les besoins du chien et sa compréhension sont souvent mis en second plan, alors que c’est indispensable. Les apprentissages éducatifs se font en coopération avec votre chien.

L’observation est primordiale. Il y a des jours ou le chien est moins réceptif, plus fatigué, pas dans les bonnes conditions.. Il vaut mieux arrêter et recommencer plus tard que s’acharner à obtenir un résultat qui ne satisfera que l’égo humain

Ce sont des êtres vivants, avec leurs émotions, leur humeurs, leurs défauts, leurs qualités. Ce ne sont pas des robots que l’on doit rendre parfait.

La société et le regard des autres peut amener a vouloir un chien qui ne déborde jamais. Or c’est impossible, ou alors une peluche en guise de chien fera mieux l’affaire !

Pour exemples :

L’aboiement fait parti de la communication canine et des comportements naturels chez le chien, or il est perçu comme nuisance sonore. Observer son chien et l’environnement permet de comprendre pourquoi il aboie ( peur, joie, excitation,.. )

Le grognement est sain, il n’est pas signe d’agressivité mais de prévention. Le blâmer pourrait avoir de fortes conséquences, or il est perçu comme TRÈS péjoratif, et souvent corrigé.

La marche en laisse n’est pas naturelle, cela s’apprend et demande un gros effort au chien

Il n’écoute plus quand il voit des chiens, mais en voit il suffisamment ? sans chien a t-il déjà un bon rappel ? vous y prenez vous de la bonne manière ? 

NE CONSTATEZ PAS JUSTE LES FAITS, COMPRENEZ-EN LA CAUSE

Apprendre nécessite de se tromper, d’ajuster.. êtes vous suffisamment patient lors des apprentissages ? Êtes-vous cohérent dans vos demandes ? Utilisez vous toujours les mêmes mots pour les mêmes actions ? Vos humeurs déteignent-elles sur votre attitude face au chien ?

Ne mettez pas la barre trop haute, et allez y étape par étape ! A chaque étape validée, on passe à la suivante

Par exemple le rappel se travaille à chaque sortie, mais on commence dans un endroit pauvres en stimulations. Quand c’est acquis, on rajoute une distraction, puis deux, puis trois..

A brûler les étapes on met le chien en position d’échec et cela est contre productif, et votre relation risque de se détériorer

Je ne met bien évidemment pas tout le monde dans le même panier, mais je me suis rendue compte que l’exigence était une problématique récurrente et pouvait être un frein au bon déroulement de l’éducation canine